Le passage du primaire au secondaire est un événement majeur dans la vie d’un.e jeune, mais mesurons-nous à quel point? Parmi la longue liste de sujets sur lesquels les parents doivent être informés figure le vapotage, phénomène auquel les jeunes peuvent être confronté.es très tôt! Pourtant, plusieurs parents sont encore peu informés sur le sujet.
C’est pourquoi nous encourageons la prévention auprès des parents d’élèves. En étant alertes sur la problématique, ils seront ainsi outillés pour ouvrir au besoin le dialogue avec leur enfant.
Le passage du primaire au secondaire, un moment clé dans l’initiation au vapotage
Pour un.e jeune, l’entrée au secondaire, la « cour des grands », représente une étape importante, alors même qu’il.elle est au début de sa construction identitaire et de l’affirmation de soi. Objet étant socialement accepté voire valorisé par les jeunes, la vapoteuse peut alors représenter un moyen de s’intégrer à un groupe, d’avoir l’air à la mode ou alors simplement challenger la curiosité du jeune.
« L’entrée en secondaire est souvent un moment fragile où les chances de s’initier sont élevées, pour faire les premières expériences avec les vapes. » souligne Claude Roussel, éducatrice spécialisée en dépendance et membre du comité PGSF de l’école polyvalente Saint-Joseph à Mont-Laurier.
Pour le personnel scolaire, pas de doute, les parents ont un rôle clé à jouer et il est essentiel de les outiller les parents afin qu’ils soient alertes sur la problématique si celle-ci se présente. « Faire de la prévention auprès des parents, ça permet de les aider à intervenir pour défaire le faux message cool que les jeunes ont de la vape quand ils entrent au secondaire », poursuit l’éducatrice spécialisée. « On considère que si les parents sont déjà au courant, ils vont être outillés pour aborder le sujet avec leurs enfants si la problématique se présente. »
Et pourtant, des parents encore peu informés
Unanime sur le fait que les parents ont le pouvoir d’influencer positivement leur jeune, le personnel scolaire reconnait que plusieurs parents sont encore peu informés sur le vapotage.
« La majorité des parents du primaire qui ont des enfants qui font la transition vers le secondaire ne sont pas au courant qu’il y a un problème de vapotage dans l’école. Ceux qui connaissent ça pensent que c’est inoffensif et que c’est juste de la vapeur d’eau. » confie Line Plantier, infirmière clinicienne et membre du comité PGSF de l’école du Méandre, l’une de nos premières écoles PGSF.
Ce constat, notre équipe en prévention le fait également sur le terrain. Appelée pour animer une formation sur le vapotage avec deux de nos premières écoles PGSF, notre équipe est allée à la rencontre de parents de primaire de jeunes qui préparaient leur entrée au secondaire. Cette mère de deux enfants, scolarisés au primaire et au secondaire, a été confrontée à une situation de vapotage. « J’ai trouvé une vapoteuse dans les affaires de ma fille et je ne savais pas ce que c’était! Avant ça pour être honnête, j’en savais pas tant sur le vapotage. »
Le cas de cette mère est loin d’être isolé, comme en témoigne cet autre parent. « Notre fille nous a dit avoir essayé de vapoter, et comme chez nous personne ne fume ou ne vapote, on n’avait pas d’informations sur le sujet. »
S’ils n’ont pas toujours connaissance des méfaits du vapotage, les parents semblent cependant lucides quant à l’influence des pairs dans l’initiation au vapotage. « Ma fille a subi de l’intimidation, en se faisant dire qu’au secondaire tout le monde en a déjà » témoigne ce parent, tandis qu’un autre nous confiait avoir observé un besoin « de faire comme les autres pour se sentir intégré. »
Outiller les parents pour leur permettre de jouer un rôle positif auprès de leur jeune
Pas toujours informés, les parents ne demandent pas mieux que de le devenir. « Comprendre la composition d’une vapoteuse et ses conséquences sur la santé c’est la clé pour pouvoir en discuter avec mon enfant, l’informer et intervenir au besoin » poursuit un parent d’élève de primaire.
C’est pour cette raison que nous avons mis en place, depuis trois années déjà, une campagne de sensibilisation à destination des parents, intitulée Parlons-en maintenant!. « Les parents peuvent influencer positivement la réflexion de leur jeune à ne pas s’initier au vapotage. Pour ça, il faut les outiller car ils ne savent pas toujours comment aborder le sujet qu’ils soient confrontés ou non à une situation. C’est pour répondre à ce besoin que nous avons conçu la campagne Parlons-en maintenant! » commente Dominique Claveau, directrice des programmes au Conseil québécois sur le tabac et la santé.
« Une bonne façon d’intervenir auprès des jeunes est de faire de la prévention chez les parents et/ou responsables légaux afin de les sensibiliser face à la problématique des produits de vapotage, mais également afin de démystifier l’utilisation de cette substance. Une façon de prévenir la consommation de la nicotine est d’encourager les parents à ouvrir la discussion avec leurs jeunes et ce de façon bienveillante » poursuit Soundiata Konaté, chargé de projets en prévention au CQTS.
Avoir une discussion sur le vapotage avec son jeune peut faire une grande différence dans l’initiation aux produits de vapotage et la consommation de la nicotine. Nous mettons d’ailleurs à disposition des parents un guide téléchargeable gratuitement, qui aborde tous les aspects du vapotage et répertorie des ressources destinées aux jeunes, afin que les parents puissent les conseiller, au besoin. Enfin, notre équipe de prévention anime régulièrement des webinaires parents. Le plus outillés ils sont, le efficace c’est!