Du 14 au 20 janvier prochain, la Semaine pour un Québec sans tabac nous invite à réfléchir à une réalité persistante et troublante : l’emprise continue du tabac sur nos vies et celle de nos proches. Profitons de cette campagne pour discuter ouvertement du tabagisme et de ses méfaits. C’est également l’occasion de soutenir celles et ceux qui veulent se libérer de leur dépendance à la nicotine.
Malgré l’immense progrès des dernières années dans la lutte contre le tabagisme, le tabac continue de fragiliser des vies et demeure la principale cause de décès évitable, arrachant la vie à 13 000 personnes au Québec chaque année. Actuellement, 975 900 personnes au Québec sont dépendantes d’un produit extrêmement nocif pour leur santé. Le tabac, en plus d’être un facteur de risque majeur pour plusieurs types de cancer et de maladies cardiovasculaires, inflige de nombreux autres maux. Des vies sont dévastées, des rêves brisés, des familles déchirées. Nous ne pouvons fermer les yeux sur le rôle pernicieux que joue l’industrie du tabac. Elle continue de prospérer malgré les conséquences dévastatrices de ses produits.
Au-delà des statistiques et des faits médicaux, chaque personne qui fume est une histoire, un visage, un ami ou un membre de la famille. Chaque décès représente une vie écourtée, des familles endeuillées et des moments perdus. Des parents qui n’ont pas assez d’énergie pour jouer avec leurs enfants, des personnes qui souffrent parce qu’elles ont besoin d’une trachéotomie ou parce qu’elles sont en attente d’une opération.
Nous en sommes à la 47e édition de la Semaine pour un Québec sans tabac et nous sommes indignés de constater que cette industrie continue d’adapter ses stratégies et de développer de nouveaux produits afin de rendre les gens dépendants à la nicotine. Pendant plus de 50 ans, cette industrie a menti, dissimulé la vérité, minimisé et banalisé de manière systématique les dangers reliés au tabac. Dans son jugement du 1er mars 2019, cinq juges de la Cour d’appel du Québec ont confirmé que les compagnies de tabac ont collectivement mis au point un programme de désinformation visant à miner toute information contraire à leurs intérêts. Elles ont ainsi, intentionnellement, et de mauvaise foi, entretenu de fausses controverses scientifiques et développé des stratégies publicitaires trompeuses dans le but de mentir au public.
C’est la raison pour laquelle nous devons, plus que jamais, renforcer la lutte contre le tabagisme afin que cette industrie cesse de s’enrichir aux dépens de la santé et du bien-être de notre communauté. Restons méfiants face à une industrie malveillante qui tente par tous les moyens de nous faire croire qu’ils ont notre bien-être et la santé publique à cœur.
Les cosignataires
Annie Papageorgiou, directrice générale, Conseil québécois sur le tabac et la santé
Michelle Brisebois, vice-présidente principale, Québec, Cœur + AVC
Dre Liliane Malczewski, présidente de l’Ordre des dentistes du Québec
Jean-François Lortie, HD, B. Éd., président de l’Ordre des hygiénistes dentaires du Québec
Karine Grondin, inh., FCSRT, présidente de l’Ordre professionnel des inhalothérapeutes du Québec
David Raynaud, gestionnaire principal – Défense de l’intérêt public, Société canadienne du cancer