Dans le cadre des consultations sur le projet de règlement relatif à la Loi concernant la lutte contre le tabagisme visant à encadrer le vapotage, nous sommes particulièrement fiers d’apporter notre pierre à l’édifice en déposant notre mémoire. Avec ce dernier, nous appuyons les dispositions réglementaires proposées par le ministre de la Santé Monsieur Christian Dubé, que nous jugeons urgentes et prioritaires afin de rendre le vapotage moins attrayant pour les jeunes.
Ce, en interdisant notamment tous les arômes à l’exception du tabac dans les produits du tabac, et en encadrant également leur apparence.
Ces propositions rejoignent les recommandations émises par le directeur national de santé publique en 2020, Recommandations de mesures visant à mieux encadrer le vapotage, auxquelles nous avions contribuées.
Freiner la crise du vapotage qui touche les jeunes
Le projet de règlement proposé par le ministre de la Santé vient répondre à une crise qui ne cesse de prendre de l’ampleur chez les jeunes. La plus récente enquête canadienne sur le tabac, l’alcool et les drogues chez les élèves (ECTADE) en 2021-2022 révèle que l’utilisation des cigarettes électroniques chez les jeunes du secondaire est passé de 16% (en 2018-2019) à 19,5% en deux ans.
Ce phénomène préoccupant, notre équipe en prévention le constate au quotidien auprès de la centaine d’écoles secondaires qu’elle accompagne au Québec avec le Plan génération sans fumée (PGSF). En contact avec les écoles primaires, nous recevons également de plus en plus d’échos alarmants de situations de consommation dans les écoles primaires.
Des produits conçus pour attirer les jeunes
Le phénomène du vapotage s’explique notamment par le fait que les produits de vapotage sont conçus par l’industrie pour créer une clientèle toujours plus jeune. Aspect technologique et innovant, nombreuses saveurs disponibles : tout est pensé pour attirer les jeunes et les rendre rapidement dépendants à la nicotine.
En interdisant tous les arômes dans les produits de vapotage et en encadrant leur apparence, ces mesures auront un impact concret et majeur sur la consommation des jeunes. Selon un sondage réalisé par la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC (2021), 45 % des jeunes et jeunes adultes qui vapotent affirment qu’ils arrêteraient de vapoter si les produits aromatisés n’étaient plus disponibles. De plus, l’interdiction de tous les arômes et notamment de la menthe et du menthol est impérative puisqu’elles figurent parmi les plus populaires auprès des jeunes.
Rendre moins attrayants les produits de vapotage permettra également de tenir les jeunes éloignés de la cigarette, alors qu’on sait que vapoter multiplie par quatre les risques de commencer à fumer.
Réglementer pour contrer une industrie qui cible les jeunes
De plus, contrairement à ce que l’industrie prétend, l’interdiction des saveurs ne fait pas augmenter le tabagisme, comme le démontre la situation en Nouvelle-Écosse.
La réglementation des produits de vapotage est impérative et urgente afin de contrer une industrie qui cible les jeunes, en les rendant accros à un produit vanté comme étant un outil d’arrêt tabagique destiné exclusivement à une clientèle adulte.
C’est pour ces raisons que nous appuyons une nouvelle fois fermement l’ensemble des mesures proposées par le ministre de la Santé.