Montréal, le 19 avril 2023 – Le Conseil québécois sur le tabac et la santé (CQTS) applaudit le projet de règlement du gouvernement d’interdire tous les arômes autres que celui du tabac pour les produits de vapotage, tel qu’annoncé dans la Gazette officielle. La réglementation des arômes est un levier prioritaire pour lutter contre la crise du vapotage qui touche les jeunes. Cette mesure faisait partie du rapport du directeur national de santé publique Recommandations de mesures visant à mieux encadrer le vapotage publié en 2020, auquel le CQTS avait contribué. Nous saluons également l’ambition d’encadrer l’apparence des produits de vapotage afin de supprimer les formes, apparences ou fonctions qui pourraient les rendre attrayants pour les mineurs.
L’interdiction des arômes attrayants pour éloigner les jeunes du vapotage
Le projet de règlement de l’interdiction de tous les arômes autres que celui du tabac dans les produits de vapotage est une étape importante qui doit marquer un virage réglementaire dans la lutte au vapotage, alors qu’on sait que la crise touche grandement les jeunes.
Entre 2013 et 2019, l’utilisation de la vapoteuse chez les jeunes de 11 à 17 ans a quintuplé en passant de 4 % à 21 %. C’est un tiers des élèves du 4e et 5e secondaire qui vapotent.
Depuis de nombreuses années, l’industrie du vapotage a conçu des produits attrayants relayés par des stratégies de marketing innovantes. Cela, en s’appuyant sur la grande diversité des arômes fruités et mentholés ainsi que sur leur aspect technologique et sophistiqué.
Le projet de règlement du gouvernement d’interdire le marketing sur l’apparence des produits de vapotage, afin qu’ils ne puissent plus se présenter sous la forme d’un jouet, d’un bijou, d’un aliment, d’un animal ou d’un personnage réel ou fictif va également en ce sens.
En rendant les produits de vapotage moins attrayants, l’interdiction de tous les arômes et l’encadrement de l’apparence des produits de vapotage devraient contribuer à réduire la consommation des jeunes.
« Le projet de règlement d’interdire tous les arômes est une mesure essentielle à la lutte contre la dépendance à la nicotine. C’est une mesure concrète et courageuse et nous remercions le ministre de la Santé Monsieur Christian Dubé d’agir concrètement contre le fléau du vapotage pour protéger les jeunes. » souligne Annie Papageorgiou, directrice générale du CQTS.
Le vapotage, une porte d’entrée au tabagisme
Le vapotage a des conséquences sur la santé des jeunes et peut entraîner une forte dépendance à la nicotine, favorisée par l’inhalation de produits peu irritants et très addictifs.
De plus, on sait que le risque de commencer à fumer la cigarette est multiplié par quatre lorsqu’une personne vapote. « L’effet passerelle entre la vapoteuse et la cigarette est bien réel. Interdire les arômes, c’est éloigner nos jeunes du vapotage et par effet domino, du tabagisme. Nous avons maintenant une génération de jeunes dépendants dont il faut nous occuper » poursuit Annie Papageorgiou.
Les chiffres vont dans ce sens puisqu’un sondage réalisé par la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC en 2021 révélait que 45 % des jeunes et jeunes adultes qui vapotent affirmaient qu’ils arrêteraient de vapoter si les produits aromatisés n’étaient plus disponibles.
Continuer de réglementer le vapotage
Nous saluons le projet de règlement du gouvernement et nous espérons que les ressources nécessaires vont être allouées pour pouvoir l’appliquer. La problématique de l’accessibilité des produits de vapotage devra faire partie des prochaines discussions.
Il s’agit de continuer de fermer les portes à une industrie riche, puissante et créative afin de ne pas recréer les erreurs commises par le passé dans la réglementation du tabac
-30-
Renseignements :
Delia Crosina, Public stratégies et conseils, (438) 493-344, [email protected]
Sources :
Enquête québécoise sur le tabac, l’alcool, la drogue et le jeu chez les élèves du secondaire, 2013 et 2019. INSPQ (2021)
Interventions efficaces ou prometteuses de renoncement aux produits de vapotage, INSPQ (2021)